Post by Christian NavisPost by Alain HaïounLe seul problème qui me fait encore réfléchir c'est celui des temps de
polymérisation (ou de durcissement) des géopolymères éventuellement
utilisés. Ce temps nécessite l'immobilisation des coffrages jusqu'au
durcissement final et nécessite donc la multiplication des coffrages bloc
par bloc. Je ne sais pas évaluer le nombre de blocs qui ont dù être
traités de cette façon, donc les temps des opérations.
La polymérisation dépendant à la fois de la quantité-nature du durcisseur
et de la température, avec de la pratique, on doit trouver l'adéquation.
Un des indices qui a interpellé Davidovits est que certaines
pierres épousent exactement les défauts de celles dessous ou à côté,
ce qui donne à penser à un "béton" pas tout à fait sec et qui aurait
continué à travailler après démoulage.
Selon lui, le calcaire argileux et tendre qu'on trouve au bas
du plateau des pyramides est bien adapté car il contient naturellement
des ingrédients géopolymériques réactifs, comme l'argile kaolinique,
indispensable pour fabriquer le ciment de liaison nécessaire
à la géosynthèse.
Cette pierre n'a pas besoin d'être broyée car elle se désagrège
naturellement avec l'eau du Nil pendant les inondations pour former
une espèce de boue.
Je persiste à hausser les sourcils devant cette affirmation, qu'on peut
lire aussi à
http://pyramidales.blogspot.com/2009/03/la-nouvelle-histoire-des-pyramides-de.html
Les conditions chimiques de synthèse de la kaolinite et du calcaire sont
aussi opposées que possibles : totalement appauvri en cations, et pH
acide pour faire de la kaolinite, contre saturation en Ca++ pour
alimenter les coquilles et tests d'animaux ou squelettes de maerl, et en
pH d'environ 8 à 8,5.
Là, Davidovits expose que la kaolinite serait le ciment d'un grès dont
les grains seraient du calcaire. Un tel phénomène n'est jamais cité par
aucun auteur que je connaisse, pour aucun gisement. Du grès à ciment
kaolinique, oui, en Nubie à Fezzan par exemple, mais le grain n'est pas
du calcaire.
Je sais aussi qu'on trouve des sols ferrallitiques à l'W de Madagascar,
au S de Mahajunga, sur couches de calcaire compact, mais avec un
rendement en sol très faible, comparé à la masse de calcaire dissoute
par les eaux de pluies. En fait, seule l'argile de dissolution et
l'oxyde de fer peuvent résister à ce lessivage, et donner un sol
ferrallitique, fort mince du reste.
Le Caillère et Hénin, Minéralogie des argiles, chez Masson, signale une
autre genèse dans les sols rouges méditerranéens : la kaolinite charriée
par les rivières depuis des sols tropicaux remaniés par l'érosion, se
codépose avec les coquilles des animaux marins, et est incoporée ainsi
dans du calcaire qui durcit ensuite. Lorsque ce calcaire est dissout par
des eaux de pluie acides, l'argile de décalcification contient cette
kaolinite fossile, vieille de tout un cycle pédogenèse + érosion +
sédimentation + diagenèse voire métamorphisme bas + surrection +
hydrolyse et pédogenèse, sur largement une dizaine de millions d'années.
Sauf qu'une telle répartition de la kaolinite dans les impuretés du
calcaire, est incompatible avec les facilités de délitage avancées par
Davidovits.
Ce qui nous manque ainsi cruellement est donc un descriptif géologique
précis, des couches présentées comme carrières potentielles. Sans ces
faits minéralogiques et chimiques, durs et têtus, on est dans le
n'importe quoi. On ne sait même pas l'âge ni l'origine de ces couches
calcaires présentes à Gizeh, dans aucun document répandu. Prendre ainsi
le grand public à témoin sans lui fournir les documents de base, est du
foutage de gueule.
Suivi sur Geosciences.
--
Je suis las d'assurer un service public d'éducation, qui me vaut tant
de coups de surin par les voyous du Net.
http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Quantique_pour_les_nuls.html
http://quantic.deonto-ethics.org